Jean, André, René SAÏZ est né le 13 novembre 1939 dans la petite commune de Jonquerets de Livet (département de l’Eure).
Il y passera une partie de son enfance, et rejoindra avec ses parents la petite ville de Brionne, (toujours dans l’Eure), où il obtiendra son certificat d’études primaires.
Ayant un goût certain pour le travail du bois, il y obtient son CAP de menuisier. Après quelques mois d’activités professionnelles, le Bureau de recrutement de Chartres le déclare « Bon pour le service armé » le 01 juillet 1958.
Incorporé le 06 janvier 1960 au 27e Bataillon de Chasseurs Alpins d’Annecy (Haute-Savoie), il restera 14 mois dans ce bataillon en métropole.
Nommé 1ère classe le 01 janvier 1961, il est maintenu sous les drapeaux en raison des opérations dites « de maintien de l’ordre en Algérie ». Il embarque alors, à Marseille, sur le paquebot « Ville d’Alger » le 9 mars 1961.
Nommé caporal le 16 décembre 1961, il fait campagne en Grande Kabylie avec le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins pendant 1an et 22 jours.
Il ne reverra le port de Marseille que le 7 avril 1962 et sera rendu à la vie civile le 17 avril suivant.
En raison des services rendus, Jean SAIZ s’est vu décerner la Croix du combattant.
Il s’est également vu attribuer le Titre de Reconnaissance de la Nation ainsi que la Médaille correspondante
Il a aussi été décoré de la Médaille commémorative avec « Agrafe Algérie ».
Sans compter les blessés, entre 1955 et 1962, le 27e Bataillon de chasseurs alpins a perdu – en Kabylie - 62 officiers, sous-officiers et chasseurs. C’est là – indéniablement - une campagne qui forme le caractère des hommes.
Après son retour d’Algérie, Jean ne peut reprendre son métier de menuisier. Il entame alors en 1964 une seconde carrière à la poste, carrière qui sera interrompue définitivement en 1984 après un grave accident. Il y a quelque temps déjà, Jean m’a confié qu’à la suite de cet accident, lorsqu’il est sorti du coma, il s’est considéré comme un « miraculé ».
C’est alors que grâce à sa force de caractère, Jean a certainement vécu ses plus belles années en s’investissant totalement pour le bonheur de ses proches, en s’investissant sans compter dans le sport, en poussant au maximum sa conception du don de soi, en prenant pour règles les valeurs qu’il avait fait siennes lors de son séjour en Kabylie.
En effet, le 3 mai 1930, le Maréchal Lyautey écrivait : « L’esprit chasseur ? C’est d’abord l’esprit d’équipe… La rapidité dans l’exercice de gens qui « pigent » et qui « galopent ». C’est l’allant, c’est l’allure, c’est le chic, c’est servir avec le sourire, la discipline qui vient du cœur, c’est le dévouement absolu qui sait aller, lorsqu’il le faut, jusqu’au sacrifice total ».
Cet esprit chasseur, Jean, coiffé de ton béret du 27e Bataillon de chasseurs Alpins, tu l’as traduit en permanence dans l’exercice concret de tes convictions.
D’une part, tu as toujours fait preuve d’une solidarité exemplaire avec tes frères d’armes, les anciens combattants.
D’autre part, tu as toujours, Jean, voulu promouvoir le devoir de mémoire afin de développer le civisme des plus jeunes pour que soit pérennisées les valeurs fondamentales de la République : Liberté, Egalité et Fraternité.
Enfin, tu as toujours su faire preuve d’une disponibilité de tous les instants, pour répondre aux nombreuses sollicitations qui t’ont été adressées, et ce, avec dynamisme et dans la bonne humeur.
Il est donc tout à fait logique que tu te sois vu remettre le Diplôme d’Honneur des portes Drapeaux et son insigne, ainsi que la Médaille associative de l’U.N.C. (échelon bronze).
A l’occasion de ton départ vers d’autres horizons, il est logique que l’UN.C. te rende un tel hommage.
Merci, Jean, tu resteras dans notre mémoire et dans nos cœurs.
Saint Vincent sur Jard, le 23 janvier 2019
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