Hommage rendu à Gustave MORNET le 08 Mai 2016
Gustave Pierre Maurice MORNET
Mort pour la France
le 7 juin 1946 à Baria (Cochinchine)
Gustave Pierre Maurice MORNET est né à Saint Vincent-sur-Jard (Vendée) le 8 juin 1925. Il est le fils de Gustave Théodore et d’Angélina Hortense Marie Grelier, tous deux cultivateurs. Il a quatre frères et sœurs : Léone Célestine, née en 1927 – Claude Auguste, né en 1932 – Micheline Léone, née en 1934 et Benjamin Albert né en 1937.
Douloureusement frappée par le décès de Léone en 1931, le destin de la famille MORNET bascule une nouvelle fois le 17 novembre 1940 à Saint Nazaire (Loire-Atlantique) avec les décès simultanés d’Angélina, de Micheline et de Benjamin. Ainsi, au lendemain de la 2e Guerre Mondiale, le noyau familial se réduit au père, Gustave Théodore, et à ses deux fils : Gustave, Pierre, et Claude, Auguste.
Passé en conseil de révision avec la classe 1945, Gustave Pierre Maurice MORNET est déclaré bon pour le service. Pour des raisons certainement très personnelles liées plus ou moins directement au poids de l’histoire familiale précédemment évoquée, il décide de souscrire un engagement volontaire afin de pouvoir partir, pour la durée de son contrat militaire, dans les Colonies françaises.
Il rejoint alors, à Hyères (Var), la caserne Vassoigne pour être incorporé au 22e Régiment d’Infanterie Coloniale (22e R.I.C.). C’est dans cette caserne, à quelques kilomètres seulement des plages méditerranéennes, qu’il recevra l’instruction militaire de base qui fera de lui un combattant. A l’issue de ses classes, il est présenté au drapeau de son régiment le 27 août 1945 et affecté au 3e Bataillon du 2e RIC en tant que « marsouin de 2e classe ».
Le 22e R.I.C. fait partie de la 3e Division d’Infanterie Coloniale (3e D.I.C) et est alors désigné pour partir très rapidement combatte en Extrême Orient.
A la caserne de Vassoigne, les marsouins des 1er et 3ème bataillons du 22ème RIC se préparent à embarquer dans des camions qui les conduiront sur le port de Marseille où les attend un paquebot britannique, le « Monarch of Bermuda ». Dans la cour, les paquetages sont prêts et en ce mois de Janvier, la température n'est pas des plus commode. Cela donne lieu au spectacle tout à fait étonnant des marsouins vêtus de lourdes capotes mais coiffés du casque colonial. L'équipement est principalement anglais.Le 20 janvier 1946 l'Etat-major du régiment, sa compagnie de mitrailleuses ainsi que le 1er et le 3ème Bataillon embarquent à Marseille sur le "Monarch of Bermuda". A 15H30, les 108 officiers, 248 sous-officiers et 1484 marsouins voient lentement s'éloigner les côtes de France pendant que la musique régimentaire joue le "God save the Queen" et " La Marseillaise"…
Après avoir franchi le Canal de Suez, puis fait une escale à Trincomalee sur la côte est du Shri-Lanka le 7 février 1946, le navire arrive à Saïgon le 12 février vers 16H00. Il s'ancre au quai des Messagerie Maritimes.
Les soldats sont éberlués de voir que le port de Saïgon est gardé par des soldats japonais, eux qui croyaient qu'ils venaient les combattre. Ce sont des prisonniers à qui l'on a confié la mission de garder les quais et les voies de débarquement. Ils doivent présenter les armes à tous les soldats, même aux marsouins de 2ème classe, à la grande stupeur de ceux ci.
Le surlendemain, 14 février, le 22ème RIC, sous les ordres du LCL FEYLER, défile devant le Général LECLERC, représentant le gouvernement français et commandant le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient (C.E.F.E.O.)
Le même jour, le 1er Bataillon du 22ème RIC rejoint Bien-Hoa, alors que le 3e Bataillon, commandé par le Capitaine Cassagnaud est transporté par le train à Mytho où il relève une unité de la 9ème D.I.C.
Le 22ème RIC va alors combattre dans un très dur secteur de la COCHINCHINE en s'attachant passionnément à une terre et à des populations pour lesquelles il va verser son sang avec générosité et abnégation.
Dix jours après son arrivée dans le secteur qui lui est assigné, le 24 Février 1946, à Cho Gao, les onze premiers militaires du 22ème tombent sur le sol indochinois : ils appartenaient au 3e bataillon. N'ayant plus de munitions, ils ont été attirés dans une embuscade par des éléments Vietminhs supérieurs en nombre et encadrés par des déserteurs japonais"
Nous ne connaissons pas aujourd’hui les conditions précises dans lesquelles Gustave Pierre Maurice MORNET est Mort pour la France. Les archives existantes ne seront librement consultables que dans quelques années car il s’agit là d’une période encore très récente au regard des textes règlementaires.
Sur la seule période du 14 février 1946 au 31 décembre 1948 (soit 34 mois), le 22e R.I.C. a eu : 540 tués, 700 blessés et 11 disparus.
Aujourd’hui Gustave Pierre Maurice MORNET repose dans le caveau familial du cimetière de Saint Vincent-sur-Jard. Tombé au Champ d’honneur le 7 juin 1946, son acte de décès comportant la mention « Mort pour la France » n’a été transcrit dans l’état-civil de Saint Vincent sur Jard que 10 ans plus tard.
Il n’a pas de décorations à titre posthume car rien ne le prévoyait. Il ne figure pas dans la base mémorielle du Secrétariat général à l’Administration (SGA/MDH). La section de l’U.N.C. de Saint Vincent poursuivra les actions entreprises pour que cette omission soit réparée et qu’il y trouve la reconnaissance qui lui est due.
Il a fait partie des « oubliés » de la guerre d’Indochine car il est tombé au Champ d’honneur au tout début d’un conflit meurtrier qui s’est éternisé…
Mais au moins, son nom est gravé dans la pierre du Monument aux morts de Saint Vincent-sur-Jard. Nous nous devions de lui rendre cet hommage à l’occasion du 70e anniversaire de sa mort.poursuivra les actions entreprises pour que cette omission soit réparée et qu’il y trouve la reconnaissance qui lui est due.
Il a fait partie des « oubliés » de la guerre d’Indochine car il est tombé au Champ d’honneur au tout début d’un conflit meurtrier qui s’est éternisé…
Mais au moins, son nom est gravé dans la pierre du Monument aux morts de Saint Vincent-sur-Jard. Nous nous devions de lui rendre cet hommage à l’occasion du 70e anniversaire de sa mort.
Il est Mort pour la France, à BARIA en Cochinchine, le 7 juin 1946, très précisément à la veille de ce qui aurait du être un jour de fête…
… le jour de son 21e anniversaire.
Saint Vincent-sur- Jard, le 08 mai 2016
Jean-Pierre LETANG
UNC - Mairie Place Clément Neau 85520 Saint-Vincent-sur-Jard
Courriel : unc.saint-vincent-sur-jard@laposte.net
Président : Olivier DESVIGNES